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« Iodide Mumps » après injection de produit de contraste iodé - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.207 
A. Hamelin 1, , A. Barbaud 1, 2, A. Soria 1, 3
1 Service de dermato-allergologie, hôpital Tenon, France 
2 Université de la Sorbonne, UMPC université Paris 6, France 
3 Inserm U1135, centre d’immunologie et de maladies infectieuses, université de la Sorbonne, UPMC université Paris 6, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le « Iodide Mumps », sialadénite liée à l’iode, est une complication rare, retardée, non allergique des produits de contrastes iodés (PCI). Il se manifeste par une augmentation de volume des glandes salivaires sousmandibulaires et/ou parotidiennes associée à un œdème des tissus sous-cutanés entraînant de volumineux œdèmes cervicaux pouvant être confondus avec les angiœdèmes histaminiques ou bradykiniques. Nous rapportons le cas d’un Iodide Mumps à plusieurs PCI.

Observation

Il s’agit d’un homme de 67 ans ayant comme principaux antécédents une transplantation cardiaque sur une cardiopathie ischémique, un anévrysme intracrânien, une hyperthyroïdie avec goitre multinodulaire traitée par iode radioactif et une insuffisance rénale chronique modérée. Il était adressé en allergologie pour 5 épisodes d’angiœdème survenus12h après l’injection de 3 PCI différents dont le Ioméron®, lors de divers examens. Les épisodes duraient en moyenne 5 jours et étaient stéréotypés, avec l’apparition d’un volumineux œdème cervical indolore isolé, sans éruption, ni dyspnée, dysphagie ou dysphonie. Les derniers épisodes n’étaient pas plus sévères ni plus précoces. Nous avons réalisé un test de provocation oral au Ioméron® après prick-tests et tests intradermiques aux différents PCI négatifs, avec une tomodensitométrie (TDM) cervicale comparative avant et après la réintroduction. Douze heures après l’injection s’est installé un discret gonflement indolore bilatéral de toute la zone sous mandibulaire, sans autre signe. L’échographie cervicale était normale. La TDM cervicale montrait une augmentation de taille significative des glandes sous-mandibulaires avec une infiltration œdémateuse de la graisse entourant ces dernières et des tissus sous-cutanés en avant du cartilage thyroïde, confirmant le diagnostic de Iodide Mumps. Afin de trouver une alternative, nous avons introduit le Visipaque®, qu’il a parfaitement bien toléré (Annexe A).

Discussion

Environ 50 cas de Iodide Mumps ont été rapportés avec différents types de PCI. Ces réactions surviennent habituellement dans les 48h après une injection de PCI. Aucun cas sévère n’a été rapporté. La TDM permet de confirmer le diagnostic. Les corticoïdes et les antihistaminiques sont inefficaces et l’œdème peut persister une semaine. Le mécanisme est inconnu mais l’hypothèse principale est un phénomène idiosyncrasique lié à une toxicité directe, sur les canalicules glandulaires, de l’iode accumulé dans les glandes salivaires. Cette réaction serait favorisée par l’insuffisance rénale. Notre cas suggère un possible rôle thyroïdien étant donné les manifestations moins sévères après traitement de l’hyperthyroïdie. De plus, il semblerait que la molécule de PCI liant l’iode joue également un rôle, car le Visipaque® a été bien toléré.

Conclusion

Le Iodide Mumps est une complication rare et bénigne des PCI, ne devant pas faire contre-indiquer ces derniers en l’absence d’alternative. Aucune exploration allergologique n’est nécessaire.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Iodide mumps, Œdème cervical, Produit de contraste iodé


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.207.


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